Un médicament utilisé contre le diabète de type 2 semble ralentir la progression des symptômes sous-jacents de la maladie de Parkinson.
La classe de médicaments GLP-1 est efficace non seulement contre le diabète et l’obésité… Mais elle aurait aussi un potentiel initial pour aider les maladies impliquant le cerveau. Maladies telles que les troubles mentaux… La maladie d’Alzheimer… Et même, comme le suggèrent les résultats d’une nouvelle étude, la maladie de Parkinson.
Quel est donc ce traitement qui ralentirait la progression des symptômes de la maladie, tant redoutée, de Parkinson ?
Un traitement efficace pour retarder l’aggravation des symptômes moteurs dont souffrent les patients atteints de la maladie de Parkinson
La maladie de Parkinson est une affection neurodégénérative qui touche 250. 000 personnes en France et 10 millions dans le monde. Processus évolutif qui s’aggrave de façon progressive avec le temps, elle entraine, en particulier, la survenue de troubles de la motricité…
Une source de handicap et de perte d’autonomie chez de nombreux patient.
Un essai de phase 2 français, dans le cadre du réseau NS. Park (Réseau national de recherche clinique sur la maladie de Parkinson) montre qu’un anti-diabétique ralentirait la progression des symptômes moteurs de la maladie. Les résultats de cette étude ont d’ailleurs fait la une du The New England Journal of Medicine (NEJM), ce mercredi 3 avril 2024.
Pour information, il s’agit d’une revue médicale américaine hebdomadaire (depuis 1812).
L’essai clinique a été financé par le ministère français de la Santé et de la Prévention et « Cure Parkinson ». Cette dernière est une organisation caritative britannique. Cet essai a alors impliqué 156 personnes de 40 et 75 ans, en début d’évolution de la maladie.
Ce dernier a donc révélé que les patients atteints de la maladie de Parkinson à un stade précoce et prenant un médicament contre le diabète, le Lixisénatide, n’ont présenté aucune aggravation de leurs symptômes moteurs… Contrairement aux patients qui ont pris un placebo !
À noter que la moitié a reçu un placebo, et l’autre moitié le traitement, par injections sous-cutanées. Et l’essai a duré une année.
La différence entre les groupes, mesurée par un test portant sur les tremblements et la rigidité, était faible… Presque en deçà de ce que l’on considère comme une différence cliniquement significative.
Toutefois, les auteurs de cet essai ont déclaré que le fait que les symptômes des patients qui prennent le Lixisénatide ne s’aggravaient pas les avaient beaucoup encouragés dans leurs recherches.
Une étude à saluer !
À noter que ces résultats s’ajoutent à un nombre croissant de recherches qui suggèrent que cette classe de médicaments a le potentiel de lutter contre la maladie de Parkinson. Une maladie lente et débilitante qui ne dispose aujourd’hui d’aucun traitement capable d’enrayer sa progression.
Mais cette étude pourrait faire bouger les lignes !
Selon Le Quotidien du Médecin, « Ce n’est que la première étape d’un long processus avant de pouvoir traiter les patients en routine. Mais l’étude multicentrique de phase 2 LixiPark mérite d’être saluée tant les résultats sur la neuroprotection se faisaient attendre dans la maladie de Parkinson ».
C’est donc dans le NEJM qu’Olivier Rascol, neuro-pharmacologue au CHU de Toulouse, a co-publié cette étude. Comme l’indique l’AFP, il cherchait à répondre à « une question sur laquelle on se casse les dents depuis 30 ans ». La question est donc d’identifier un traitement capable de ralentir l’évolution de la maladie, a-t-il expliqué.
« Les industriels ont dépensé des centaines de millions de dollars depuis 30 ans… À faire des essais cliniques avec le même objectif. Et jamais, ils ne sont arrivés à obtenir un résultat comme le nôtre », a alors affirmé Olivier Rascol.
Un signal important pour ralentir l’évolution de la maladie de Parkinson
Dans le passé, avec d’autres médicaments, « nous avions tellement de données positives provenant de modèles animaux qui ne se sont jamais traduits en clinique lorsque nous avons testé l’hypothèse chez le patient », a déclaré Olivier Rascol. Mais avec cet essai du médicament GLP-1, « à mon avis, c’est un signal important », a-t-il ajouté.
Le Lixisénatide semblerait aussi avoir une meilleure capacité à pénétrer dans le cerveau que les nouveaux médicaments GLP-1, tels que le Sémaglutide.
Les chercheurs ont déclaré s’être concentrés sur les symptômes moteurs. Car, les changements dans d’autres types de symptômes, tels que l’humeur, la cognition et la douleur, sont moins aisément détectables aux premiers stades de la maladie de Parkinson.
Les auteurs de cette étude ont choisi de tester le Lixisénatide en partie parce qu’ils pouvaient obtenir plus facilement le médicament du fabricant français Sanofi.
Leur choix a alors porté sur le Lixisénatide après « un examen attentif des besoins des patients. Et des normes de soins ». Et, la décision ne serait pas relatives à des problèmes de sécurité.