C'est une mauvaise nouvelle pour de nombreux Français : l'âge moyen du départ à la retraite devrait encore reculer !
La mise en place de la réforme des retraites ne cesse de faire débat. Adoptée à l’Assemblée nationale malgré une vive opposition, cette réforme a marqué un tournant dans la politique sociale du pays.
Une réforme qui ne passe pas
Un an après l’entrée en vigueur de la réforme des retraites, c’est un sujet qui reste toujours d’actualité. Comme l’a récemment rapporté Pleine Vie, certains partis, à l’instar du Rassemblement national, ont tenté de relancer la discussion en proposant son abrogation.
Cette tentative a d’ailleurs peu de chances d’aboutir. Mais elle montre tout de même le mécontentement des Français face à sa mise en place. L’âge moyen du départ à la retraite continue de reculer.
Et cela ne semble pas près de s’arrêter. Selon les récentes données de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), publiées fin octobre, l’âge de départ effectif des Français a encore augmenté.
En 2022, cet âge moyen s’élevait à 62 ans et huit mois. C’est déjà une nette progression par rapport à 2010, où il était de 60 ans et six mois. En seulement douze ans, les experts observent donc un allongement de plus de deux ans.
Mais ce n’est pas tout. Le rapport de la Drees prévoit que cette tendance se poursuivra dans les années à venir. Selon leurs estimations, d’ici à quelques années, les actifs devraient partir en moyenne à 63 ans et quatre mois.
Soit un recul de six mois supplémentaires par rapport à la situation actuelle. Plusieurs réformes ont contribué à ce décalage progressif de l’âge de départ. Parmi elles, celle de 2010 a joué un rôle majeur.
L’âge du départ à la retraite ne cesse de reculer
C’est à cette époque que l’âge du départ sans décote, sans diminution de la pension pour des trimestres manquants, a vu le jour à 67 ans. La réforme de 2023 a maintenu ce seuil. En revanche, elle a introduit d’autres ajustements.
Notamment en ce qui concerne le cumul emploi-retraite. Et les départs anticipés pour certaines catégories, comme les fonctionnaires et les bénéficiaires de régimes spéciaux.
Ainsi, bien que la réforme de 2023 ait suscité une opposition, elle n’a pas entraîné un recul aussi brutal que celle de 2010. Toutefois, ces ajustements forcent les Français à travailler toujours un peu plus longtemps.
Et ce, avant de pouvoir profiter pleinement de leur retraite. Aujourd’hui, les travailleurs français se retrouvent donc dans une situation où, malgré leurs efforts pour cotiser suffisamment, le départ à la retraite semble toujours s’éloigner.
Ce recul progressif de l’âge de départ s’explique par plusieurs facteurs. Notamment l’allongement de l’espérance de vie. Et les tensions budgétaires qui pèsent sur le système de retraite par répartition.
Un coup dur pour les jeunes
Face à cette situation, nombreux sont ceux qui redoutent de devoir travailler toujours plus longtemps pour obtenir une pension complète. En particulier, les jeunes générations voient se profiler un avenir où la retraite risque de devenir un objectif de plus en plus lointain.
L’idée même de profiter d’une retraite « paisible » après des années de labeur devient une perspective plus incertaine pour les jeunes. Le gouvernement continue de justifier ces ajustements comme étant nécessaires pour sauvegarder la pérennité du système.
Selon les experts, avec le vieillissement de la population, maintenir l’âge de départ à 62 ans sans décote mettrait en péril le financement des retraites. Certaines mesures ont vu le jour pour favoriser le cumul emploi-retraite.
Cela permet ainsi aux seniors de prolonger leur activité tout en percevant une pension. De plus, certains dispositifs de départ anticipé restent accessibles pour celles et ceux qui ont commencé à travailler très jeunes ou qui exercent des métiers pénibles.