
Michel-Edouard Leclerc a donné son avis sur les droits de douane imposés par Donald Trump à l’Europe. Il tire la sonnette d'alarme
Les droits de douane américains sur les produits français inquiètent le patron des enseignes Leclerc. Il craint le pire, avec une guerre commerciale longue et coûteuse.
Une guerre économique qui pourrait durer dix ans
Michel-Édouard Leclerc ne mâche pas ses mots face à la décision de Donald Trump. Les nouveaux tarifs douaniers du 2 avril dernier pourraient bien s’installer dans la durée.
Il faut dire que le président américain a une vision très protectionniste de l’économie. Il ne recule pas devant les représailles. Et ce, quitte à fragiliser les relations avec l’Europe. Pour Leclerc, ces mesures ne sont pas faciles.
Car elles marquent le début d’un conflit commercial qui pourrait s’étaler sur une décennie. Les entreprises françaises doivent donc se préparer. Le patron de l’enseigne Française en a dit plus sur RMC et BFMTV ce mardi 8 avril.
«Trump avec son brutal power casse ce qui faisait qu’on aimait l’Amérique, le mythe, le soft power… » Le patron de Leclerc n’a pas été tendre avec Donald Trump.
Il ajoute que ces nouvelles taxes «chamboulent beaucoup de choses». Il confirme que cela «va impacter la France pour ce qu’elle importait aux Etats-Unis».
Les produits phares en France sont donc touchés. Les surcoûts risquent de se répercuter sur les prix… Et donc sur les clients. Une mauvaise nouvelle pour les exportateurs de France.
«Cela va aussi impacter la réaction de tous les autres pays. Car ne pouvant pas vendre aux Etats-Unis, ils vont essayer de dégager leurs produits sur la France et l’Europe».
Le patron de grande distribution déclare que cela marque «le début d’une grande négociation qu’impose l’Amérique qui casse la table».
Michel-Edouard Leclerc redoute le pire
Le dirigeant va encore plus loin selon nos confrères de Capital, « ce nouveau jeu de domino qui se met en place, et où il va falloir «tout reconstruire», s’apparente à «la fin d’un ordre» ».
Il ajoute qu’il devrait y en avoir pour dix ans. Michel-Edouard Leclerc tire la sonnette d’alarme ! Il explique que l’action de Donald Trump n’est «pas simplement un coup de gueule. C’est un gars qui renverse la table. C’était déjà en gestation».
Les grandes surfaces ne sont pas épargnées par cette bataille économique. Michel-Édouard Leclerc le sait mieux que quiconque. Son groupe importe de nombreux produits américains. Comme les bouteilles de Coca-Cola par exemple
Si l’Europe riposte, ces articles pourraient donc devenir plus chers. Une hausse des prix qui découragerait les clients. Dans un secteur déjà concurrentiel, la marge de manœuvre est réduite. Les distributeurs devront faire preuve d’inventivité.
Leclerc explique que les Européens, et la France n’ont pas le choix… Ils vont devoir se protéger et négocier «sur le flanc ouest» . Mais aussi au sud-est dans «la zone indo-pacifique».
Le patron de Leclerc regrette qu’il y ait «presque une haine de l’Europe» sur le plan commercial, raison pour laquelle il appelle les pays européens à rester unis face à ces droits de douane alors que Donald Trump «est seul contre tout le monde».
Mais le patron reste optimiste malgré tout. La qualité des produits français est reconnue dans le monde entier. Même avec des droits de douane, les clients américains pourraient bien continuer d’en acheter.
Une chose est sûre, cette crise commerciale n’est pas près de s’arrêter. Les entreprises doivent anticiper et se montrer résilientes. Comme le dit Leclerc, il faut donc s’attendre à des années de turbulences.