Trop c’est trop ! L’ONG environnementale Sea Shepherd tire la sonnette d’alarme sur le destin tragique des dauphins sur les côtes françaises. En effet, ils sont de plus en plus nombreux à s’échouer sur les plages de Loire-Atlantique, piégés par les chalutiers.
Sea Shepherd a été fondée par Paul Watson, un ardent défenseur de la faune marine. Souvenez-vous. En 1977, il quittait Greenpeace – qu’il avait également cofondée -, et invitait Brigitte Bardot sur la banquise du Labrador, afin d’alerter le monde sur le massacre des bébés phoques.
Jugé trop radical, insoumis et réactionnaire, l’ultra écologiste ne fait pas dans la langue de bois, et n’hésite pas à mener des opérations spectaculaires et polémiques. Ainsi, avec ses activistes, il n’a pas hésité à couler ou éperonner des dizaines de baleiniers et de thoniers, ce qui lui vaut de sérieuses inimitiés dans de nombreux pays.
Cela n’a pas entamé la volonté de ce vieux loup de mer, ainsi que celle de son mouvement, puisque les membres de la section française ont publié une vidéo mardi dernier, dans le cadre de l’opération « Dolphins By Catch ». Tournée au large des côtes de Loire-Atlantique, elle vise à interpeller l’opinion publique sur les ravages causés par la pêche au chalut parmi les dauphins.
En effet, ces animaux se retrouvent fréquemment coincés dans les filets, et finissent par mourir d’asphyxie. Certains survivent, mais la majorité d’entre eux vient s’échouer sur le littoral. Une hécatombe, que décrit Olivier Blanchard, coordinateur officiel de l’ONG à La Rochelle :
« On les retrouve dans un état de décomposition, avec des marques claires de filets, la queue coupée, le nez cassé ou ils sont attachés par la nageoire ».
Selon les chiffres fournis par Sea Shepherd, entre 6 000 et 10 500 dauphins se sont échoués sur les plages en 2017. Rien qu’entre janvier et mars 2017, 800 ont été retrouvés morts sur les côtes de Loire-Atlantique et de Vendée. 90% de ces mammifères présentaient des traces de capture en filet.
Des statistiques alarmantes qui sont loin de refléter la réalité. Olivier Blanchard précise :
« Légalement, les pêcheurs ont l’obligation de déclarer les captures accidentelles, afin que l’on ait un aperçu des pertes occasionnées. C’est comme si on vous demandait de faire votre déclaration d’impôts, mais que le Trésor Public n’existait pas ! »
Et d’enfoncer le clou :
« Dans chaque congélo de marin, il y a des bouts de dauphins.»
Pour venir à bout de ce massacre silencieux, l’ONG souhaite à ce que l’observatoire PELAGIS concentre toutes les déclarations de prises accidentelles ou d’échouages de dauphins, afin d’avoir des données précises sur l’urgence de la situation. Elle demande également l’interdiction des chalutiers pélagiques, au profit d’une petite pêche artisanale, à base de bateaux de ligne.
La France, nouveau cimetière des dauphins ? Ça y ressemble.