Oui, vous avez bien lu. Si une telle affirmation peut paraître insolite au premier abord, il n’en est rien. Voici donc un petit tour d’horizon vous présentant les derniers modèles de voitures nord-coréennes. Les États-Unis ont Ford, L’Allemagne a Volkswagen et le Japon a Toyota. La Corée du Nord quant à elle a « Pyonghwa Motors« , société dirigée d’une main de fer par le régime mis en place par Kim Jong-un.
Pyeonghwa Motors et ses voitures « Made in North Korea »
La société produit un nombre plutôt restreint de véhicules dans son usine basée à Nampo, une ville connue pour son port maritime et située sur la côte ouest de la Corée du Nord. La ville de Pyongyang dispose d’une seule et unique concession. En se rendant sur place, les visiteurs peuvent apprécier la gamme proposée par le constructeur de plus près. Effectuer un parcours test ou acheter des pièces de rechange pour leur propre véhicule.
Découvrez donc les tous derniers modèle qui font fureur à Pyongyang en visionnant les brochures des différents véhicules proposés par Pyeonghwa Motors. Sur celle-ci on découvre notamment la consommation moyenne de carburant et la vitesse maximum atteinte par des modèles nommés « Salut » ou « Terre de Corée ».
Les voitures nord-coréennes ne sont pas spécialement réputées pour leur puissance. La plupart des véhicules présentés disposent en effet de 80 chevaux ou moins. L’originalité n’est pas non plus le maître-mot, puisque la majeure partie de ces modèles sont en fait de copies de voitures beaucoup plus célèbres. Certaines ressemblent d’ailleurs à des Kia ou à des Volkswagen. Mention spéciale pour le « sublime » SUV gris sombre qui ressemble à un vulgaire modèle réduit de 4×4 pour enfant.
Selon des observateurs occidentaux ayant visité les villes les plus importantes de Corée du Nord, environ 1 voiture sur 5 rencontrées serait une création de la marque Pyeonghwa Motors.
Les véhicules proposés coûtent entre 10.000 et 30.000 dollars et la plupart des pièces sont fabriquées dans d’autres pays avant d’être envoyés en Corée du Nord pour l’assemblage final. Lorsque Pyeonghwa Motors fit ses débuts, ses véhicules étaient basés sur des modèles Fiat et Shuguang, un constructeur chinois aussi connu sous le nom de « SG Automotive ».
A l’origine, une société censée apaiser les relations entre Corée du Nord et Corée du Sud
Pyeonghwa qui signifie littéralement « la paix » fondé en 1999 est le fruit d’un partenariat controversé entre l’Église de l’Unification sud-coréenne et le groupe Ryonbong General Corp, une société contrôlée par le gouvernement nord-coréen. Le révérend Sun Myung Moon, l’ancien dirigeant de cette église, était définitivement opposé au communisme mais voyait en cette co-entreprise un moyen efficace de favoriser la paix et de réconcilier la Corée du Nord et du Sud. Les deux pays s’étaient enfermés dans une guerre épuisante lorsque la Corée avait été divisée après la Seconde Guerre Mondiale.
En 2013, l’Église de l’Unification a cédé l’entière propriété de Pyonghwa Motors à la Corée du Nord, en raison de faibles ventes et de profits insuffisants. Depuis cette date, il est devenu très compliqué d’obtenir des renseignements au sujet de l’entreprise, régime nord-coréen oblige.
Une chose est cependant certaine, la société produit peu. L’an dernier, le constructeur automobile a produit 1.600 véhicules. En 2011, le chiffre était de seulement 1.450 véhicules produits. Les observateurs occidentaux estiment que les voitures représentent une infime partie des véhicules circulant sur les routes du pays. Les importations de marques automobiles occidentales sont elles aussi extrêmement rares. Les voitures représentent environ 10 à 20 % des véhicules circulant dans les rues de Pyongyang, et le pourcentage faiblit légèrement en ce qui concerne les autres agglomérations du pays.
Si de nombreux panneaux publicitaires à travers le pays n’hésitent pas à vanter les mérites des voitures produites par Pyeonghwa Motors, pour la plupart des citoyens nord-coréens, acquérir une automobile reste un rêve inaccessible. La majeure partie de la population vit en effet dans une extrême pauvreté, et le régime de Kim Jong-un limite la possession de tels véhicules à quelques privilégiés disposant d’un patrimoine solide.
Si le trafic automobile dans les rues de Pyongyang se densifie légèrement depuis quelques années, il reste évidemment très faible lorsqu’il est comparé à celui des pays voisins.
Pour découvrir la Corée du Nord, vous pouvez visionner ce reportage inédit et surréaliste d’un Français en Corée du Nord.