Monsieur Chat menacé de prison ferme pour un dessin à la Gare du Nord

Monsieur Chat, street-artist franco-suisse, risque la prison ferme pour avoir peint son chat et des fleurs dans la Gare du Nord à Paris.

Le 15 septembre 2016, le procureur du tribunal correctionnel de Paris a requis une peine de 3 mois de prison ferme contre le graffeur Monsieur Chat, alias Thoma Vuille. Son « crime » ? Avoir dessiné son fameux chat jaune sur une cloison en plâtre, à l’intérieur de la gare parisienne. Cette ouvre éphémère a été qualifiée de ‘dégradation’ par le parquet.

Dans un post sur la page Facebook de l’artiste, l’avocate de Monsieur Chat déclare :

La semaine dernière, Monsieur Chat était poursuivi devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir peint un chat sur un support provisoire destiné à être recouvert, dans une gare parisienne.

Outre le fait que le parquet s’est trompé d’article dans la poursuite qui encourt donc la nullité, le délit de dégradation d’un bien appartenant à autrui n’est pas constitué, car la dégradation même légère suppose d’être permanente. En outre, une oeuvre n’est pas une dégradation mais une amélioration. En l’espèce éphémère.

Mais le 15 septembre, devant la 29ème correctionnelle de Paris, le procureur de la République a requis trois mois fermes ! Pas avec sursis. Ferme!

Cet ami des arts se fonde sur le fait que Monsieur Chat est en état de récidive légale. Il a en effet déjà reçu deux petites amendes auparavant.

De la prison ferme, alors que la SNCF n’était pas représentée et n’a formulé aucune demande de dommages et intérêts.

La nouvelle politique pénale du parquet de Paris est donc d’envoyer les artistes en prison. Quelle bonne idée!

Il faut espérer que le tribunal, qui rendra sa décision le 13 octobre, saura évaluer ce que valent un chat, 4 roses et un oiseau visibles quelques heures seulement des voyageurs de la Gare du Nord.

À noter que ce n’est pas la première fois que Thoma Vuille est poursuivi par la justice. En 2014, le tribunal correctionnel de Paris a déclaré nulles les poursuites contre le graffeur, pour des chats dessinés à la station de métro Châtelet-les-Halles.