Les Français qui ont leur permis de conduire sont de plus en plus tentés de regarder leur téléphone en conduisant. Une pratique dangereuse.
Plus pratique qu’une simple photo de votre permis de conduire, la version dématérialisée est désormais la norme. Cependant, attention de ne pas être tenté de regarder votre téléphone toutes les cinq minutes…
Le permis de conduire se dématérialise
Depuis le 14 février, les Français peuvent utiliser leur permis de conduire depuis leur smartphone. Cette innovation, annoncée par le gouvernement, permet à tous les conducteurs de dématérialiser leur permis.
Cela signifie que les automobilistes n’ont plus besoin d’un document papier pour prouver qu’ils détiennent un permis de conduire lors d’un contrôle routier. Pour profiter de cette fonctionnalité, il est nécessaire de télécharger l’application France Identité.
Cette dernière a ainsi été développée l’année dernière par l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS). Votre smartphone doit se voir compatible avec iOS ou Android pour l’installer.
Vous avez ensuite la possibilité de le numériser votre permis aux côtés de votre carte nationale d’identité. Cependant, des problèmes techniques ont été signalés lors de son lancement.
En effet, le jour de sa sortie, l’application France Identité a rencontré des difficultés. Selon un représentant du site qui a développé l’application, un trop grand nombre de Français ont tenté de la télécharger en même temps, entraînant des bouchons.
Lors d’un contrôle, les forces de l’ordre peuvent consulter les documents numériques via la puce NFC intégrée aux smartphones. Néanmoins, des inquiétudes persistent quant à la sécurité, en particulier en cas de vol.
Des inquiétudes grandissantes
Les équipes derrière France Identité ont ainsi précisé que les données des documents d’identité ne se voient pas stockées sur des serveurs distants. Mais uniquement sur le smartphone de l’utilisateur.
En cas de vol du téléphone, le site officiel du gouvernement conseille donc de protéger ses données personnelles. En activant un code de verrouillage ou une option biométrique.
De plus, France Identité informe que si un utilisateur perd son téléphone sans avoir activé le verrouillage, il peut supprimer à distance son identité numérique. Et ce, directement depuis le site de France Identité.
Cependant, depuis plusieurs années, le gouvernement s’inquiète des comportements en voiture. Le nombre d’automobilistes qui admet conduire après avoir beaucoup bu a considérablement diminué ces dernières années.
Cependant, l’usage du téléphone portable au volant s’est largement répandu, selon le baromètre de la sécurité routière présenté par Axa Prévention. Aujourd’hui, 7 % des conducteurs déclarent prendre le volant après avoir consommé plus de 4 ou 5 verres d’alcool.
Contre 14 % lors du premier baromètre en 2004. « La combinaison de la répression et de la prévention semble avoir porté ses fruits », explique Éric Lemaire, président de l’association créée par l’assureur Axa.
Les portables et le permis de conduire
Aujourd’hui, 22 % des automobilistes admettent encore boire plus de deux verres avant de conduire. Un chiffre similaire à celui de 2004 et l’utilisation du smartphone au volant (ou au guidon) a fortement augmenté, atteignant un record ces deux dernières années.
En effet, 80 % des conducteurs reconnaissent utiliser leur téléphone en conduisant. « C’est un fléau très préoccupant », souligne Éric Lemaire, car l’inattention provoquée par ces usages est à l’origine de nombreux accidents.
Seulement 15 % des passagers jugent cette pratique « intolérable » et demandent au conducteur d’arrêter. Ce comportement concerne tous types de véhicules (voitures, motos, scooters, vélos, trottinettes) et touche toutes les générations, à l’exception des plus âgées.
Parmi les automobilistes, 46 % téléphonent (avec un système mains libres), 66 % utilisent le téléphone pour le GPS. Enfin, 31 % envoient ou consultent des SMS, et 22 % vérifient leurs notifications.
Certains vont même plus loin : 12 % lisent leurs courriels, 6 % prennent des photos, et 5 % regardent des vidéos ou séries en ligne. D’autres comportements à risque, comme les excès de vitesse, ont diminué depuis 2004.