Permis de conduire à 17 ans les auto-écoles sont en train de péter les plombs

Depuis que les Français peuvent passer le permis de conduire à 17 ans, de nombreuses auto-écoles connaissent un nombre élevé d'inscriptions.

Passer son permis de conduire à 17 ans est une réalité. Cependant, cette nouveauté a entraîné quelques inconvénients du côté des auto-écoles sur tout le territoire.

Le permis de conduire à 17 ans, une excellente idée

En France, posséder le permis de conduire est essentiel pour se déplacer librement. Auparavant, le permis de conduire n’était délivré qu’aux personnes âgées d’au moins 18 ans.

Cependant, depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, l’âge légal pour passer l’examen a été abaissé à 17 ans. Cette décision a donc réjoui les 860 677 Français qui auront 17 ans cette année, selon l’Insee.

Cette réforme du permis de conduire a été portée par la Première ministre, Élisabeth Borne. Cependant, elle implique des changements pour son obtention.

Avant cette modification, il se voulait possible de commencer l’apprentissage anticipé de la conduite dès l’âge de 15 ans. Ce qui permettait d’obtenir le permis à 17 ans, mais la conduite en solo ne se voulait autorisée qu’à la majorité.

Depuis le 1ᵉʳ janvier, cet écart d’un an a été corrigé. Et toute personne âgée de 17 ans désirant obtenir le permis peut désormais s’inscrire en auto-école et conduire seule dès son obtention, à condition d’avoir préalablement réussi l’épreuve du code.

Quelle assurance choisir ?

Une fois l’examen passé avec succès, les candidats qui ont leur permis de conduire à 17 ans se voient délivrer un permis probatoire avec un capital de 6 points. Ce dernier se veut pendant 3 ans (ou 2 ans pour ceux inscrits en conduite accompagnée), avant de passer à 12 points.

Concernant l’assurance auto, il faut savoir qu’un jeune de 17 ans doit obtenir la signature d’un parent. Ou d’un tuteur légal pour enregistrer un véhicule à son nom.

Selon Chloé Vergnaud, directrice des offres dommages et santé chez Abeille Assurances, un mineur ne peut pas souscrire un contrat d’assurance en son nom. La raison se veut évidente, il n’est pas légalement responsable.

C’est donc aux parents ou d’autres adultes responsables d’assurer le paiement de la prime d’assurance et des garanties choisies. Soit les parents désignent leur enfant mineur comme conducteur secondaire sur leur propre véhicule. Soit, ils le désignent comme conducteur principal sur un véhicule qu’il utilise quotidiennement.

Dans les deux cas, les parents restent donc les souscripteurs du contrat d’assurance. En ce qui concerne la responsabilité en cas d’accident, elle est liée au véhicule, et c’est le contrat d’assurance qui assume cette responsabilité.

Des auto-écoles engorgées

Malheureusement, toute cette agitation autour de l’abaissement du permis de conduire à 17 ans n’est pas sans risque. Dans l’auto-école O’Permis Lemasson à Montpellier, les inscriptions se multiplient, avec une augmentation de 10 % en janvier.

Selon Capital.fr, cette tendance a conduit le gérant, Ilias Jemrhili, à embaucher des moniteurs supplémentaires pour répondre à la demande croissante. Depuis que l’âge a fait l’objet d’un abaissement, l’établissement fait face à un défi d’organisation des leçons de conduite.

Du côté des jeunes, l’enthousiasme est palpable. Certains espèrent obtenir leur permis dès le début de mars pour ne pas tarder davantage.

Cependant, ce changement suscite des interrogations parmi les professionnels du secteur. Beaucoup constatent un déclin de la conduite accompagnée au profit d’une demande accrue pour le permis classique.

Cette tendance se veut déplorée par les gérants d’auto-écoles, qui voient dans la conduite accompagnée une filière bénéfique qui perd de son attrait. Malgré ces défis, les gérants reconnaissent les avantages indéniables du permis à 17 ans pour de nombreux jeunes.

Cela leur permet une plus grande mobilité et autonomie, notamment pour ceux qui travaillent ou ont des horaires décalés. Ils comprennent également les contraintes financières auxquelles se voient confrontés certains adolescents et proposent des solutions.

C’est le cas de l’utilisation du compte personnel de formation (CPF) des parents pour financer le permis de conduire de leurs enfants. Le gouvernement est prêt à tout pour aider les jeunes.