Passer son permis de conduire est une étape essentielle. Cependant, la France peine à recruter des moniteurs et des examinateurs...
En France, passer son permis de conduire est une étape à franchir pour circuler librement sur le territoire. Cependant, dans certaines régions, le nombre d’examinateurs et de moniteurs est réduit à peau de chagrin.
Le permis de conduire et ses évolutions
En 2024, la digitalisation occupe une place centrale dans la gestion des permis de conduire. En février, le gouvernement a lancé la plateforme Mes Points Permis, permettant aux conducteurs de consulter leur solde de points en ligne.
Cette initiative s’inscrit donc dans la dématérialisation des services publics. Avec l’intégration de contrôles d’assurance instantanés via le fichier des véhicules assurés (FVA), alimenté par les compagnies d’assurance.
Cela simplifie ainsi le travail des forces de l’ordre. En parallèle, le gouvernement prévoit d’installer 200 radars autonomes supplémentaires, notamment sur le périphérique parisien, pour renforcer la surveillance des routes.
À l’approche des Jeux Olympiques 2024, la Mairie de Paris introduit une nouvelle signalétique sur le périphérique. Accompagnée de sanctions pour les infractions.
Cependant, en novembre 2023, un bug informatique à l’Agence nationale des traitements automatisés des infractions (ANTAI) a bloqué le traitement de 600 000 dossiers d’infractions routières. Comme l’a révélé Le Progrès.
En 2023, le nombre de décès sur les routes a augmenté, atteignant 3 170 victimes (source : Statista). Pour contrer cette tendance, l’Union européenne a imposé, dès le 1ᵉʳ juillet 2024, l’obligation d’équiper les véhicules d’un système d’adaptation de la vitesse.
Des évolutions essentielles
Ce dispositif, appelé adaptateur intelligent de vitesse (AIV) ou ISA en anglais, aide les conducteurs à respecter les limitations de vitesse. Il détecte les panneaux de signalisation grâce à un GPS et une caméra.
Ensuite, il compare ces informations avec la vitesse réelle du véhicule. En cas de dépassement, il émet ainsi un avertissement ou réduit automatiquement la puissance du moteur.
D’après la Commission européenne, l’AIV pourrait ainsi sauver jusqu’à 25 000 vies d’ici 2038. Bien que désactivable, il se réactive à chaque démarrage du véhicule.
Cependant, malgré ces améliorations, le permis de conduire reste une grande préoccupation. Dans certaines régions, le nombre de moniteurs et d’examinateurs se veut réduit…
En Normandie, les auto-écoles font face à une véritable congestion. En 2024, le délai d’attente pour passer l’examen du permis de conduire a parfois dépassé six mois, avec le Calvados en tête des départements les plus touchés.
Deux facteurs sont en cause : une pénurie de moniteurs, qui ralentit le rythme des cours de conduite. Mais aussi un manque d’examinateurs.
Le permis de conduire en difficulté dans ces régions
Bien que le taux d’échec à l’examen dans le Calvados soit similaire à celui du reste de la France (environ 50 % des candidats échouent à la première tentative), le sous-effectif des examinateurs allonge considérablement le temps d’attente pour repasser l’examen. Ce délai varie entre un mois et demi et huit mois dans les cas extrêmes.
Le Calvados, qui compte normalement 14 examinateurs, en avait vu ce nombre chuter à 7 au cours de l’année passée. Alors que 14 184 personnes ont passé le permis B en 2023.
En été, le nombre d’examinateurs est remonté à 15, permettant ainsi, pour la première fois en un an, de retrouver un effectif complet. Cependant, malgré cette amélioration, un rattrapage est encore nécessaire pour combler les retards, indique le propriétaire d’une auto-école à Beaulieu.
En attendant, les candidats ressentent une pression intense. Ils craignent qu’un échec n’entraîne des mois supplémentaires d’attente pour repasser l’examen.
Certains se tournent même vers des centres d’examen en dehors du département pour réduire leur délai d’attente. Un autre facteur a accentué le problème : en décembre 2023, l’âge minimum pour s’inscrire en auto-école a été abaissé à 17 ans.
Cela a donc entraîné une augmentation significative des inscriptions. « En 2024, nous avons dû accueillir à la fois les jeunes de 17 ans et ceux de 18 ans, ce qui a généré une charge de travail supplémentaire et accentué l’embouteillage », a expliqué Loïc Kerzreho.