Permis de conduire: ces nouvelles règles vont avoir un gros impact sur les candidats

Les nouvelles règles au permis de conduire sont l'affaire de tous. Les nouveautés pourraient d'ailleurs avoir un impact sur le e-learning.

En 2024 et 2025, plusieurs réformes significatives ont été introduites concernant le permis de conduire en France et en Europe. Mais l’une d’elles pourraient impacter ceux qui font l’apprentissage en ligne.

Permis de conduire : une modernisation en 2025

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, l’âge minimum pour passer l’épreuve pratique du permis de conduire a été abaissé à 17 ans. Cette mesure permet aux jeunes conducteurs d’obtenir plus rapidement leur permis et de gagner en autonomie.

D’ailleurs, les excès de vitesse inférieurs à 5 km/h ne sont plus sanctionnés par un retrait de point sur le permis de conduire. Cette mesure vise à adapter les sanctions à la gravité des infractions.

En 2025, un permis de conduire numérique a été instauré. Ce qui permet ainsi aux conducteurs d’accéder à leur permis via une application mobile sécurisée.

Ce format numérique facilite les démarches administratives et réduit les risques de perte ou de vol du document physique. De même, l’Union européenne a introduit des tests médicaux obligatoires pour les conducteurs seniors.

Et ce, afin d’évaluer leur aptitude à conduire en toute sécurité. Cette mesure vise à assurer que les capacités physiques et cognitives des conducteurs âgés sont compatibles avec une conduite sûre. ​

La réforme du permis de conduire a également remis en question l’enseignement en ligne (e-learning). En privilégiant les cours en présentiel pour une meilleure assimilation des règles de conduite et une interaction directe avec les formateurs.

Des évolutions ? Non, des révolutions

Cette orientation pourrait augmenter les coûts de formation pour les candidats. ​Ces réformes reflètent une volonté d’adapter le permis de conduire aux évolutions technologiques et sociétales.

Après plusieurs réformes successives, la formation à la conduite pourrait à nouveau évoluer. Depuis quelques jours, la Délégation à la Sécurité routière (DSR) et les organisations professionnelles du secteur planchent sur de nouveaux ajustements.

Avec un double objectif : mieux former les futurs conducteurs… et désengorger les plannings d’examens, toujours saturés. Fin 2024, la DSR a sollicité les acteurs du secteur pour réfléchir à une refonte globale du système d’apprentissage.

Parmi les pistes évoquées, celles d’augmenter le nombre d’examinateurs, bien sûr, mais aussi améliorer le taux de réussite à l’examen. Et c’est là que les visions divergent, entre les auto-écoles et les plateformes en ligne apparues au cours des dix dernières années.

Les auto-écoles classiques, regroupées sous l’organisation Mobilians, proposent une mesure simple, mais controversée. Elles veulent relever le nombre d’heures de conduite obligatoires avant de pouvoir se présenter à l’examen.

Aujourd’hui fixé à 20 heures minimum, ce seuil se verrait porté à 28 heures. Un ajustement que défend Patrick Bessone, président Éducation et Sécurité routière chez Mobilians.

Permis de conduire : le e-learning en danger ?

« Il faut en moyenne 30 heures pour obtenir son permis », rappelait-il récemment à Permismag. L’idée serait ainsi d’aligner la formation sur la réalité du terrain.

Mais cette proposition entre en contradiction avec la volonté présidentielle d’un « permis moins cher ». Car plus d’heures, c’est aussi plus de dépenses pour les candidats et cela risquerait de fragiliser les modèles économiques des auto-écoles en ligne.

Malheureusement, les plateformes regroupées sous la bannière de la Fédération des enseignants des autos-écoles d’avenir dénoncent une offensive contre leur modèle. Leur méthode repose sur un mix de 45 minutes de conduite et 15 minutes de cours en ligne.

Cette flexibilité se voit aujourd’hui menacée, car en coulisses, certaines propositions viseraient à invalider la valeur des formations en ligne. Au profit de simulateurs ou d’heures de conduite classiques.

Un changement qui, selon la Fenaa, reviendrait au même… en plus cher. Pour Édouard Rudolf, ce projet est non seulement injustifié, mais aussi inéquitable.

« Ce sont les jeunes de province qui seraient les plus pénalisés. Pour eux, le permis est ainsi un passeport vers l’emploi et l’autonomie. Allonger la formation, c’est leur mettre des bâtons dans les roues », insiste-t-il.

Les auto-écoles en ligne détiennent aujourd’hui 60 % du marché du code et 15 % de la formation pratique. Pour alléger le coût potentiel d’une réforme, certains acteurs proposent de permettre le financement de la formation via le CPF.

Une idée qui ne convainc guère la Fenaa : « Cela reste donc une dépense supplémentaire pour les candidats », tranche son vice-président. Les discussions se poursuivent, et les arbitrages à venir pourraient profondément remodeler l’accès au permis de conduire.