Permis de conduire: l'enfer continue si vous voulez passer l'examen

Les examens du permis de conduire sont au cœur d'une polémique, avec des délais trop long, et pas assez d’examinateurs.

Face à l’allongement des délais d’attente pour passer le permis de conduire, les représentants des autos-écoles des Hauts-de-Seine ont manifesté ce lundi 10 mars. Voici les raisons de cette crise et les mesures prises pour y remédier.

Une situation critique pour les candidats

Les représentants des autos-écoles des Hauts-de-Seine sont très en colère ! Ce lundi 10 mars, ils ont donc décidé de manifester devant la préfecture de Nanterre à l’appel des syndicats Mobilians et Unidec.

Et pour cause ! Ils réclament des mesures d’urgence face aux délais de passage du permis de conduire. Car ils seraient bien trop longs. Eh oui ! Pour obtenir une place à l’examen, il faut faire preuve de patience.

En IDF, les candidats attendent jusqu’à six mois avant de pouvoir se présenter. Cette situation est très stressante pour les jeunes. Surtout pour ceux qui ont besoin du permis de conduire pour leurs études ou leur entrée dans la vie active.

Le problème réside dans un déséquilibre croissant entre le nombre de candidats et celui des examinateurs. Alors que la demande explose, les effectifs qui doivent faire passer les examens stagnent.

« On avait 24 inspecteurs. On est passé à 16 depuis le mois de mai dernier dans notre département. Ce qui est un problème », déclarait Ibraïma Kouyaté, représentant du syndicat Unidec 92.

Résultat, cela cause de gros soucis ! Car les centres d’examen sont pleins. Et les délais sont insupportables. Les auto-écoles sont les premières à tirer la sonnette d’alarme. Elles dénoncent une situation qui pénalise leurs élèves et met en péril leur activité.

Alderman Zaoui, gérant d’une auto-école à Bois-Colombes, a manifesté à Nanterre. « On travaille dans un climat anxiogène. On a des parents qui viennent nous voir tous les jours. Et ce, pour savoir quand leurs enfants pourront passer leur permis. »

« On est incapable de leur dire. Les délais d’attente dans le 92 sont de 4 à 6 mois pour un premier passage et de 6 à 8 mois en cas d’échec. Vous ne pouvez pas travailler dans ces conditions-là. » 

Des solutions pour désengorger les centres d’examen

Certaines écoles ont même dû refuser des inscriptions. Car elles ne peuvent plus garantir une date d’examen dans des délais raisonnables. Les candidats, eux, se retrouvent souvent obligés de repousser leurs projets.

La difficulté est énorme pour les candidats. Car sans permis de conduire, il n’y a pas de mobilité… Et sans mobilité, il est très difficile de trouver un emploi. Ils peuvent aussi avoir du mal à suivre des études loin de chez eux.

Mais quelle est donc la raison de cette baisse d’effectifs, et des délais plus longs ? Le patron d’une auto-école située à Châtillon en a dit plus.

Il explique ainsi que le nombre de places aux examens est en fonction du nombre de moniteurs. Alors qu’il avait cinq formateurs à dispo, il a perdu près de la moitié des places.

« Il y a un peu plus d’un an, j’avais 45 places. Aujourd’hui, je n’en ai plus que 25. ». C’est donc un coup dur pour les futurs conducteurs. Mohamed Khaif, président du syndicat Mobilians-ESR-92, s’en désole :

« On a des candidats qui sont prêts. Et qui ne peuvent pas passer l’examen. Cela les oblige à pendre des heures, au lieu de passer à 20 ou 30 heures. Ils sont obligés de prendre jusqu’à 40 voire 50 heures ».

Pour répondre à la crise, l’État a donc décidé de recruter plus d’examinateurs. Le but est de renforcer les équipes et d’augmenter le nombre de passages à l’examen chaque jour.

Cette mesure devrait permettre de réduire les délais d’attente du permis de conduire dans les mois à venir. Ainsi, les syndicats saluent l’ouverture d’un concours pour 30 postes d’inspecteurs en plus.

Le syndicat Unidec 92 demande le recrutement de 7 inspecteurs en plus pour remplacer les départs et les mutations.