Permis de conduire: les seniors bientôt privés de voiture à partir d'un certain âge ?

Les récentes réformes du permis de conduire n'incluent pas de nouveautés pour les seniors. Mais ces derniers pourraient bientôt déchanter.

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, de nombreux changements dans divers secteurs, y compris celui de l’automobile sont entrés en application. Mais, en ce moment, c’est le permis de conduire des seniors qui est dans l’œil du viseur…

Le permis de conduire évolue

Le premier changement majeur au permis de conduire concerne l’âge minimum pour obtenir le permis de conduire. Ce dernier se veut désormais fixé à 17 ans.

Jusqu’à présent, il était possible de passer l’examen du permis B dans le cadre de la conduite accompagnée. Mais, il fallait attendre d’avoir 18 ans pour pouvoir conduire seul.

Dorénavant, les jeunes conducteurs peuvent non seulement passer le permis à 17 ans. Mais également commencer à conduire dès cet âge. Les conditions d’obtention du permis restent inchangées.

Avec une période probatoire de trois ans. Pendant cette période, la vitesse maximale autorisée sur autoroute se veut ainsi limitée à 110 km/h.

De plus, les nouveaux conducteurs débuteront avec un capital de 6 points sur leur permis, auxquels s’ajouteront 2 points par an jusqu’à atteindre les 12 points. Le deuxième changement concerne les infractions pour petits excès de vitesse.

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, les excès de vitesse inférieurs à 5 km/h ne conduisent plus à un retrait de points. Bien que l’amende reste applicable.

Des modifications notables

Celle-ci s’élève à 68 euros hors agglomération et à 135 euros en ville. Le gouvernement a justifié cette mesure en soulignant que 58 % des excès de vitesse détectés par les radars étaient inférieurs à 5 km/h.

Cela est donc souvent dû à un léger manque de concentration. Cependant, les excès de vitesse compris entre 5 et 20 km/h continueront de provoquer un retrait de points.

Chaque année, les accidents de la route impliquant des conducteurs âgés ravivent un débat bien connu. Celui de la validité à vie du permis de conduire.

Certains, notamment des responsables politiques, militent pour mettre fin à cette validité illimitée. Pour eux, cette réforme est essentielle pour rendre les routes plus sûres et réduire le nombre d’accidents. Mais est-ce vraiment la solution à privilégier ?

Pour réduire les accidents de la route, l’Europe a mis en place diverses mesures. Telles que l’installation de radars, la réduction des limitations de vitesse, ainsi que des contrôles et des suspensions de permis de conduire.

Ces initiatives ont ainsi contribué à faire chuter le nombre de décès sur les routes européennes, passant de 51 400 en 2001 à 19 800 en 2021. L’objectif de Bruxelles est clair, d’ici 2050, l’UE souhaite qu’il n’y ait plus aucun accident mortel sur les routes.

Les seniors privés de permis de conduire

Pour y parvenir, il se veut nécessaire d’agir rapidement et efficacement. Certains eurodéputés estiment que l’une des mesures à envisager est la suppression de la validité à vie du permis de conduire.

Actuellement, une fois qu’un conducteur obtient son permis de conduire, il le conserve donc à vie, tant qu’il respecte le Code de la route. Les conducteurs les plus âgés ne sont donc pas tenus de repasser l’examen.

Karima Delli, eurodéputée française EELV, propose, quant à elle, d’introduire une visite médicale obligatoire tous les 15 ans pour les conducteurs. Cette initiative vise à prévenir les accidents en vérifiant l’aptitude physique des conducteurs.

Si cette mesure se voit adoptée, les conducteurs ne réussissant pas cette visite médicale verraient leur permis suspendu. Et ce, jusqu’à ce qu’ils passent un nouvel examen médical.

Toutefois, cette proposition ne fait pas l’unanimité. Elle suscite en effet un vif débat, notamment en ce qui concerne la remise en question de la validité à vie du permis de conduire.

Pourtant, une étude Ifop pour Karima Delli montre que 59 % des Français soutiennent cette initiative, avec un taux d’approbation de 79 % chez les jeunes et un soutien notable chez les plus de 65 ans. À suivre…