Alors qu’elle prenait l’air sur la plage, une promeneuse australienne a découvert le plus vieux message dans une bouteille lancée à la mer.
La lettre date de 1886, il y a 132 ans. Elle fut découverte par le plus grand des hasards, au mois de janvier, par Tonya Illman, alors qu’elle se promenait avec des amis sur une plage près de Wedge Island, à 160 km au nord de Perth, en Australie-Occidentale.
Son attention fut attirée par une bouteille sans couvercle sur le sable, et la trouvant jolie, elle pensa immédiatement à en faire un objet de décoration. Elle la ramassa puis l’a confia à la petite amie de son fils, Bree.
Par curiosité, Bree examina la bouteille, puis scruta l’intérieur. Elle aperçut ce qui semblait être une cigarette, mais en la reversant, elle découvrit une lettre soigneusement enroulée et attachée par un bout de ficelle.
Tonya ne se résolut pas à lire immédiatement le message, de crainte de l’endommager, car il était encore humide et recouvert de sable. Une fois à la maison, elle le plaça dans un four pendant quelques minutes afin de le sécher.
Ce n’est alors qu’elle put ouvrir la missive. Celle-ci était écrite en allemand, mais fort heureusement, Kym, le mari de Tonya, en avait quelques notions et… Google Traduction.
Kym a raconté sur son site Web :
« Je pouvais facilement deviner le jour et le mois, le 12 juin, mais l’année était plus difficile à déchiffrer. Nous avons dû attendre une semaine avant que nous ayons la confirmation que c’était 1886. Cela signifiait que la note avait été hors de la portée de l’homme pendant 131 ans et 223 jours.
Les coordonnées (32.49 et 105.25) étaient également faciles à voir. « Sud » (sud) était visible à côté de 32.49, mais il était difficile de distinguer le texte après 105.25. Si c’était «Ost» (est) alors la bouteille a été jetée par-dessus bord aux environs de 900 km à l’ouest de Mandurah dans WA. Cela aurait signifié un voyage d’environ 950 km du bateau à la plage de Wedge Island. Si c’était « West », la bouteille aurait été lancée à la mer quelque part à l’ouest de l’Amérique du Sud. »
Le reste du texte était plus difficile à décrypter, mais Kym put distinguer les lettres « aula », et conclut que le navire devait s’appeler « Paula ».
Contacté deux jours après la découverte, le West Australian Museum de Perth authentifia la lettre, et entreprit des recherches pour identifier formellement le bateau. Il le trouva finalement dans le Lloyds Register de 1883, avec la ville de Marseille comme port d’attache. Étrangement, dans le message, le port d’attache indiqué commençait par « E. »
Une confusion que Kym éluda facilement :
« Le navire aurait été adapté pour un voyage dans l’océan Indien, et aurait bien pu être vendu après 1883 à de nouveaux propriétaires et déménagé dans un nouveau port d’attache. »
L’historienne maritime allemande Christine Porr a ensuite informé la famille Illman que suite à des investigations menées en Allemagne, on avait retrouvé une trace de la Paula, avec le nom de son capitaine O’Diekmann, dans le Journal de Météorologie maritime daté de 1887.
L’équipage avait été missionné pour étudier les régimes des courants, et optimiser les routes maritimes. De plus, entre 1864 et 1933, la Deutsche Seewarte (l’Observatoire maritime allemand) avait demandé à ses marins de jeter plus d’un millier de bouteilles à la mer.
La personne qui en retrouvait une devait la transmettre au consulat allemand le plus proche, ou la déposer à Deutsche Seewarte. À ce jour, seuls 622 messages ont pu être récupérés.
La précieuse lettre jetée depuis la Paula est actuellement exposée au Western Australia Museum. Après des décennies d’errance, elle est finalement arrivée à destination – aussi improbable soit-elle.