Huit cadres dirigeant un important réseau de plusieurs sites de rencontres populaires au Japon ont été récemment interpellés après qu’il ait été révélé que sur les 2.7 millions de membres actifs du site, un seul était une femme.
Un business bien rôdé et des plus lucratifs
Les dirigeants ont été accusés de fraude et d’extorsion, cela faisait plus de 10 ans qu’ils payaient leurs employés pour qu’ils créent de faux profils féminins, avec des photos sexy et des descriptions très fleur bleue, se présentant comme des femmes en quête du grand amour prêtes à tout quitter pour l’homme de leurs rêves. La justice reproche notamment aux cadres d’avoir privilégié ces pratiques frauduleuses alors qu’ils auraient tout aussi bien pu créer des campagnes publicitaires pour attirer de véritables membres féminins sur leurs sites.
Ce business frauduleux leur aurait d’ailleurs rapporté près de 46 millions d’euros depuis la création de ces sites en 2004. Profitant de l’isolement et de la détresse sentimentale de millions d’hommes japonai solitaires qui ont gaspillé une grande part de leur argent pour pouvoir discuter avec de faux profils tenus par d’autres hommes.
Un des utilisateurs réguliers des sites a ainsi avoué avoir dépensé près de 90.000 euros en quelques années, pensant à tort qu’il communiquait avec des femmes qui recherchaient la même chose que lui.
Des employés se faisant passer pour des utilisatrices
Cette arnaque sans précédents dans l’histoire des sites de rencontres a donc fait près de 3 millions de victimes masculines, devançant de très loin les profils fakes et les photos volées sur Google Images qui sont monnaie courante la plupart des sites de rencontres occidentaux.
Les employés de ce réseau de sites frauduleux étaient non seulement payés pour entretenir des discussions sur le site, mais aussi pour poursuivre les dites conversations par email et via messageries mobiles, persuadant ainsi leurs victimes qu’ils étaient désirés et les poussant à dépenser toujours plus pour obtenir des crédits ou des comptes premium leur donnant accès à tout un panel de fonctionnalités inutiles.
Encore plus étonnant, certains employés étaient même spécialisés dans le démarchage de pauvres victimes ne fréquentant pas les sites de rencontres de ce réseau. Ils récupéraient les adresses mail de pauvres mâles solitaires et les contactez en se faisant passer pour des femmes isolées cherchant simplement à discuter avec quelqu’un en ligne. Mordant à l’hameçon, l’homme s’inscrivait et prenait un abonnement payant sur le site.
Un phénomène courant au Japon appelé Sukura
Les escrocs ont donc réussi à berner des millions de japonais en investissant de l’argent dans la formation de leurs « agents doubles », en délaissant les bots et autres automates facilement détectables, ils réussissaient à convaincre leurs victimes qui étaient persuadées qu’elles discutaient avec de véritables bombes sexuelles.
Ce phénomène est appelé « Sukura » au Japon. Délaissant le spam qui ne trompe plus grand monde, le recours à l’humain pour interagir avec les membres du site et les pousser à dépenser de l’argent est un commerce florissant.
A la suite de ce scandale, le gouvernement japonais a souhaité financer une campagne publicitaire afin d’avertir les célibataires mâles des potentielles arnaques auxquelles ils pourraient être confrontés. On peut y voir une femme disant « Désolé je ne peux continuer cette conversation, je ne suis qu’une Sukura« .
Si vous souhaitez tenter l’aventure des sites de rencontres, on vous conseille de jeter à un œil à ces deux articles : les attentes des hommes et des femmes en Europe lors d’un premier rendez-vous, et les cinq conseils utiles pour être plus séduisant.