La rentrée scolaire 2023 s'annonce compliquée pour beaucoup d'écoles. En manque d'enseignants, les cours vont devoir pourtant être assurés...
Les signes d’une potentielle crise de recrutement d’enseignants se multiplient. Avec moins de candidats admis aux concours que de postes à pourvoir dans certaines disciplines et académies, la rentrée scolaire 2023 s’annonce compliquée. Alors que les syndicats sont inquiets, le ministère de l’Éducation se veut rassurant. On vous en dit plus.
Une nouvelle pénurie d’enseignants est-elle à craindre pour cette rentrée scolaire 2023 ?
Les concours pour devenir enseignant ne sont pas encore terminés. Malheureusement, une fois de plus, toutes les places disponibles ne seront pas pourvues cette rentrée scolaire 2023.
Bien que le ministère de l’Éducation nationale ait annoncé une hausse de 9 % des inscriptions aux concours enseignants du premier degré et de 4 % pour le second degré, les résultats d’admissibilité montrent que certains postes ne trouveront pas de candidats. Sans surprise.
Un exemple flagrant ? Le concours du Capes pour l’enseignement de l’allemand. Ici, seulement 101 candidats ont réussi les épreuves écrites sur les 205 postes ouverts. Ce n’est donc pas grand chose.
La situation est encore plus préoccupante pour les lettres classiques. Seulement 47 candidats admissibles pour 134 postes.
Dans le premier degré, la situation ne s’améliore pas. Par exemple, dans l’académie de Versailles, la plus grande en termes d’effectifs d’élèves, seuls 833 candidats ont été admissibles au CRPE (concours de recrutement de professeur des écoles). Cela pour 1 285 postes disponibles.
Dans l’académie de Créteil, seuls 737 candidats ont été admissibles pour 1166 postes. En Guyane, seulement 80 candidats ont été admissibles pour 165 postes. La rentrée scolaire 2023 s’annonce donc compliquée pour tous.
Une crise d’une grande ampleur
Les syndicats ont très peur pour cette rentrée scolaire 2023. Ils redoutent ainsi une perte d’un millier de postes vacants pour la rentrée scolaire 2023, uniquement dans les écoles maternelles et élémentaires.
Pour remédier à la crise des vocations, le Gouvernement a pourtant mis en place de nouvelles mesures. Un salaire minimum de 2000 euros nets par mois pour les enseignants débutants, une augmentation salariale de 8 à 11 % pour ceux dans leurs quinze premières années de carrière, une revalorisation salariale plus modérée pour les enseignants plus expérimentés et la possibilité d’augmenter leur salaire grâce à des missions supplémentaires sur la base du volontariat, etc.
Mais les enseignants estiment que ces mesures ne suffisent pas. Et pour cause.
Selon Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, le plus grand syndicat enseignant du secondaire, ces annonces ne répondent pas à l’ampleur de la crise. Elles ne se montrent pas du tout à la hauteur des attentes pour la rentrée scolaire 2023.
Guislaine David, co-secrétaire générale du Snuipp-FSU, principal syndicat des enseignants du premier degré, regrette également que les conditions de travail des enseignants n’aient pas été davantage prises en compte. Sans surprise.
Mais ce n’est pas tout ! Les effets de ces mesures sur l’attractivité de la profession ne se feront sentir que dans deux ans. Cela lorsque les étudiants actuels en licence 3 choisiront leur orientation et passeront les concours d’enseignement. Ce n’est donc pas pour tout de suite.
Des jobs datings prévus pour combler ce manque à la rentrée scolaire 2023 ?
Souvenez-vous l’année précédente. Environ 4000 postes n’avaient pas été pourvus aux concours. Cela en partie en raison de la réforme de la formation des enseignants, qui a fixé les concours à la fin de la deuxième année de master au lieu de la fin de la première année de master.
Malgré les prévisions d’un rebond cette rentrée scolaire 2023, la pénurie de candidats persiste.
Face à cette situation, l’État a recruté environ 3 000 enseignants contractuels en urgence l’année dernière. Certains enseignants contractuels ont pourtant déclaré n’avoir bénéficié d’aucune formation.
Cette situation inquiétante pourrait conduire à un retour des méthodes de recrutement plus rapides. En effet, le Gouvernement envisage des sessions de « job-datings ».
Les enseignants se verraient ainsi recrutés rapidement pour la rentrée scolaire 2023. Le but ? Combler les postes vacants. Affaire à suivre donc.