Emmanuel Macron propose une rentrée scolaire dès le 20 août pour les élèves en difficulté. Les syndicats peu convaincus !
Lors d’une interview pour le Point, le chef de l’Etat a confié qu’il voulait mettre en place une rentrée scolaire dès le 20 août pour les élèves en difficulté. Cette proposition d’Emmanuel Macron ne fait pas l’unanimité. Notamment du côté des syndicats ! On vous en dit plus.
Une rentrée scolaire dès le 20 août ?
Cette nouvelle annonce a fait l’effet d’une bombe. Juste avant la rentrée scolaire 2023, Emmanuel Macron a fait savoir qu’il voulait une rentrée plus tôt pour certains élèves.
Selon le président de la République, il faudrait que la rentrée scolaire soit précoce pour les jeunes en difficulté. Ainsi, ces derniers rejoindraient les bancs de l’école avant leurs camarades. Soit dès le 20 août !
Ainsi, cela leur permettrait de faire du « rattrapage ». D’un autre côté, Emmanuel Macron estime aussi qu’il y avait trop de vacances scolaires.
Pour rappel, cette proposition d’Emmanuel Macron vient appuyer un dispositif déjà mis en place. Celui des stages de réussite proposés pendant les petites vacances ou juste avant la rentrée. Les élèves en difficulté peuvent ainsi combler leurs lacunes dans les matières principales.
Le ministère de l’Education a précisé que pour la rentrée 2021 et 2022, plus de 8 000 écoles, collèges et lycée avaient organisé ces stages. Au total, plus de 15 000 professeurs ont été mobilisés. Et 150 000 élèves ont pu en profiter pour rattraper leur retard.
Emmanuel Macron espère donc accueillir encore plus d’élèves avant l’été. Cependant, cette proposition ne fait pas l’unanimité. Notamment chez les syndicats qui n’ont pas hésité à faire part de leurs questionnements.
Les syndicats peu convaincus
Suite à cette annonce d’Emmanuel Macron, le syndicat de professeurs de primaire s’est exprimé sur le sujet de cette rentrée scolaire prématurée. En effet, celle-ci inquiète les professeurs.
Ces derniers pensent que cela risque de stigmatiser certains élèves. « Faire revenir les élèves quinze jours plus tôt, ça peut être vécu comme une punition« s’inquiète Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-SNUipp.
« Ce sont des élèves qui ont déjà des difficultés à l’école et qui ne seront pas forcément volontaires pour revenir quinze jours avant. Il y a une forme de discrimination entre les élèves qui réussissent et ceux qui ne réussissent pas, qui reviennent plus tôt à l’école » ajoute-t-elle.
D’un autre côté, les professeurs aussi sont inquiets pour cette rentrée scolaire avant l’heure. « Le temps des vacances des enseignants n’est pas le temps des vacances des élèves« explique-t-elle. Avant de poursuivre : « Ils ont aussi ce besoin de préparer leur classe. Et ces quinze jours avant la rentrée sont nécessaires aussi pour préparer la classe et notamment pour organiser des projets ».
« Les enseignants travaillent 43 heures par semaine et ce qu’on leur demande, c’est de travailler encore plus et ils ne sont pas enclins à le faire » ajoute Guislaine David. « Les enseignants ne sont pas volontaires pour faire ces missions-là. Le ministère tablait sur 30% d’enseignants, mais on sait qu’on est très en deçà des 30%. » conclut la secrétaire du syndicat.
D’un autre côté, il faut savoir que les élèves qui participent au stage de pré-rentrée scolaire le font de façon volontaire. « On ne peut pas les contraindre à y participer, car le texte sur l’obligation scolaire ne porte pas sur ce type de dispositif« rappelle Elisabeth Allain-Moreno.
Enfin, côté logistique, cela semble aussi très compliqué. En effet, il faut savoir que les écoles accueillent les centres de loisirs l’été. Affaire à suivre de très près.