Retraite: cette somme à payer aux impôts en cas de suppression de l'abattement de 10 %

Si vous êtes à la retraite, la question des impôts s'impose. Voici combien vous allez payer si l'abattement de 10 % est supprimé.

En 2025, le système de retraites en France connaît plusieurs évolutions notables, issues de réformes récentes et de mesures gouvernementales. Cela vise donc à assurer sa pérennité et à adapter les prestations aux réalités économiques.

Une revalorisation des pensions en retraite

Les pensions de retraite de base ont été revalorisées de 2,2 % au 1ᵉʳ janvier 2025, conformément à l’inflation. Cette augmentation concerne l’ensemble des retraités du régime général.

La loi du 14 avril 2023 modifie progressivement l’âge légal de départ à la retraite. Elle l’a fait passer de 62 à 64 ans et depuis le 1ᵉʳ septembre 2023, cette transition s’applique à raison de trois mois par génération.

Ainsi, les personnes nées entre septembre et décembre 1961 doivent désormais avoir au moins 62 ans. Et trois mois pour prétendre à une pension, tandis que celles nées en 1962 doivent atteindre 62 ans et six mois.

D’ailleurs, le dispositif de retraite progressive, ce qui permet aux salariés de travailler à temps partiel. Tout en percevant une partie de leur pension, est maintenu et favorisé.

Accessible dès 60 ans, il offre une transition en douceur vers la retraite complète, malgré le relèvement de l’âge légal de départ. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 a suscité des débats intenses.

Initialement, le gouvernement envisageait donc un gel temporaire des pensions pour les six premiers mois de 2025. Et ce, afin de réaliser des économies.

Des critiques de la part de l’opinion publique

Face aux critiques, cette mesure a fait l’objet d’un abandon. Et une revalorisation des pensions, bien que partielle, a été décidée pour janvier 2025.

De plus, les retraités percevant des pensions inférieures au SMIC bénéficieront d’une attention particulière. Avec une seconde augmentation prévue en juillet 2025.

Cette mesure vise à protéger le pouvoir d’achat des Français les plus modestes. Le système de solidarité intergénérationnelle, pilier des retraites en France, se voit confronté à des défis majeurs.

Notamment en raison du vieillissement de la population et du déséquilibre croissant entre le nombre de cotisants et de retraités. Des voix s’élèvent pour appeler à une réforme en profondeur afin de garantir sa viabilité à long terme.

Pour l’instant, l’idée de supprimer l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions reste une proposition personnelle de Gilbert Cette, président du Conseil d’orientation. En quelques jours, cette suggestion s’est imposée dans les débats de loi de finances 2025.

La suppression de cet avantage fiscal, qui bénéficie donc à tous les Français, représenterait une économie de 4,54 milliards d’euros pour l’État. En contrepartie, cela entraînerait une hausse d’impôt pour tous les retraités actuellement imposables.

Les seuls épargnés étant ceux qui ne paient pas d’impôt. Cependant, certains foyers aujourd’hui non imposables. Dont le revenu fiscal de référence (RFR) avoisine les 17 000 euros, pourraient franchir le seuil de l’imposition.

Retraite : les impôts à payer si l’abattement de 10 % est supprimé

Mais alors, combien coûterait cette suppression aux Français ? Pour un Français percevant la pension moyenne (1 662 euros net par mois selon la Drees), cette réforme entraînerait une hausse d’impôt annuelle de 320 euros.

Cela la fait passer son prélèvement mensuel à 36 euros, contre 17 euros actuellement. Le mécanisme de décote fiscale, destiné à limiter l’imposition des foyers modestes, atténue cet impact pour certains ménages.

Cependant, cette suppression réduirait fortement son efficacité, ce qui augmente ainsi le poids fiscal pour les foyers modestes. Qui risquerait de devenir imposable ?

Prenons le cas d’un retraité célibataire percevant 1 542 euros par mois (18 500 euros par an). Aujourd’hui, il ne paie pas d’impôt grâce à la décote.

En supprimant l’abattement de 10 %, ce même retraité deviendrait imposable, avec un montant d’environ 272 euros d’impôt annuel. De manière générale, les Français dont le revenu net imposable est légèrement inférieur à 17 144 euros pour une personne seule.

Ou 28 438 euros pour un couple. Cela pourrait passer du statut de non-imposable à celui d’imposable et des ajustements nécessaires pour éviter les dérives.