En France, la retraite fait débat. Avec les récentes réformes qui ont impacté les Français, les pensions seront versées en retard...
La loi a fait débat, mais elle est bel et bien entrée en vigueur. Le 1ᵉʳ septembre, la réforme des retraites sera effective sur tout le territoire. Mais, forcément, cette dernière risque de connaître quelques couacs…
En route vers la nouvelle retraite
Le vendredi 1ᵉʳ septembre entrera en vigueur la toute nouvelle réforme des retraites. Cinq mois après son adoption au Parlement via le recours au 49.3, cette dernière entre dans l’arène.
Mesure phare de la réforme, l’âge légal de départ à la retraite sera progressivement repoussé de 62 ans aujourd’hui à 64 ans en 2030. Ainsi, dans quelques jours, il passera donc à 62 ans et 3 mois pour la génération 1961 (née entre septembre et décembre).
Puis à 62 ans et 6 mois pour la génération 1962, puis à 62 ans et 9 mois pour la génération 1963, jusqu’à 64 ans pour la génération 1968. Dans un même temps, on pourra assister à une accélération de la hausse de la durée de cotisation.
Cette dernière est aujourd’hui nécessaire pour profiter d’une retraite à taux plein. Elle se voudra portée à 43 ans, soit 172 trimestres (168 aujourd’hui), pour les générations nées à partir de 1965, à raison d’un trimestre supplémentaire par an.
D’ailleurs, les petites pensions vont faire l’objet d’une revalorisation. Cette mesure aura un impact quasi immédiat sur certains retraités.
De plus, la retraite minimale se verra revalorisée dès le 1ᵉʳ septembre. Elle se verra ainsi portée à 848 euros bruts pour une carrière complète, indique le site de l’Assurance retraite. Pour les assurés qui prendront leur retraite le 1ᵉʳ septembre 2023, la pension minimale sera augmentée de 100 euros bruts par mois.
Des mesures qui divisent
Quant aux retraités actuels, leur pension minimale augmentera également. Pour ceux qui ont au moins 120 trimestres cotisés et une retraite au taux maximum seulement.
Cette dernière augmentera jusqu’à 100 euros bruts par mois pour une carrière complète. Près de 1,7 million de personnes vont en bénéficier. D’après les dernières estimations du gouvernement.
En revanche, toutes ne le verront pas sur leur retraite du mois de septembre, dont le versement est prévu début octobre. « Au moins un demi-million de personnes seront concernées. Dès le 1ᵉʳ septembre », affirme Renaud Villard, directeur général de la Caisse nationale d’Assurance vieillesse (Cnav).
Pour les autres, ce sera à partir du printemps 2024. Elle aura d’ailleurs un effet rétroactif au 1ᵉʳ septembre 2023. Une information précisée par le gouvernement en personne.
Des retraites retardées ?
À l’approche de la rentrée, les millions de nouveaux retraités attendent donc avec impatience de découvrir le montant fixe dont ils pourront prétendre chaque mois. Et ces derniers risquent de se voir déçus.
Pour Renaud Villard, interrogé jeudi 17 août au micro de France Inter, le gouvernement se dit « prêt ». « On est sur le calendrier qu’on avait envisagé », a assuré ce dernier à la radio.
« Depuis le 15 juillet, les dossiers pour les départs à la retraite à compter du 1er septembre se veulent bouclés », a-t-il expliqué pour rassurer les auditeurs. Il n’y aurait, selon lui, aucun « retard à craindre ». Les pensions apparaîtront bien sur le compte des retraités en octobre.
Si la Cnav est « en mesure de respecter cette échéance, c’est avant tout parce que les décrets sont sortis très vite », a-t-il précisé. Mais tous n’ont pas fait l’objet d’une publication.
Par exemple, en ce qui concerne la réforme des trois trimestres de plus pour les pompiers volontaires ayant servi au moins dix ans, il faudra attendre novembre. « Ça ne nous empêchera pas d’avancer. Nous ferons la révision en novembre », a-t-il souligné.
Quant à la revalorisation des petites pensions, à hauteur de 100 euros bruts, elle interviendra dès septembre pour la plupart des ayants droits. En revanche, certains cas plus complexes se verront examinés dès 2024.