La député Brigitte Allain a proposé de favoriser l’ancrage territorial de l’alimentation le 9 mars 2016. Cette proposition de loi prévoyait d’introduire 40 % de produits locaux et 20 % de produits bio dans les restaurants qui dépendent de la collectivité publique, à savoir, les écoles, les maisons de retraites, les hôpitaux etc. L’assemblée nationale était d’accord à l’unanimité, mais le Sénat, lui, a rejeté ce texte.
Selon un sondage IFOP, 76 % des français souhaitent plus de produits bio, notamment dans les cantines, en témoignent l’augmentation des ventes, et la recrudescence de surfaces bio. Pourtant, contre la volonté du peuple, 188 sénateurs ont voté contre, face aux 149 qui désiraient l’adoption du texte. Pourquoi un tel refus direz-vous ? Tout simplement parce que l’agrochimie rapporte plus.
Voici les sénateurs qui ont voté « NON »
Savoir que la rentabilité a raison de tout, c’est déjà navrant mais lorsqu’on regarde de plus près la liste des sénateurs qui ont dit non, il y a de quoi s’étouffer. Certains n’ont eu aucune honte à être à la fois, membre de groupes qui prônent le bio et cause du refus du bio dans les établissements publics. Voici donc la liste des quelques sénateurs, les plus connus ou les plus drôles au vu de leur fonction, qui ont voté contre le bio :
- Jean-Claude Gaudin, maire de Maire de Marseille et sénateur des Bouches du Rhône
- Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier Ministre et Sénateur de Vienne
- Charles Revet, ancien agriculteur, membre du Groupe d’études « Economie agricole alimentaire » et Sénateur de Seine-Maritime
- Alain Chatillon, fondateur du groupe Nutrition et Santé, premier fabricant d’aliments diététiques et biologiques
- Valérie Létard, ancienne secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Ecologie, chargée des Technologies Vertes et des Négociations sur le climat et Sénatrice du Nord
- Jean François Husson, membre de la mission commune d’information parlementaire sur les pesticides et leur impact sur la santé et l’environnement, membre du comité pour l’économie verte et Sénateur de Meurthe-et-Moselle
- Pierre Médevielle, membre du Haut Conseil des Biotechnologies en charge d’éclairer la décision publique concernant les OGM et sénateur de Haute-Garonne
- Serge Dassault, chef d’entreprise dans l’industrie aéronautique et l’armement, cinquième fortune de France et Sénateur de l’Essonne
- François Baroin, Président de l’Association des maires de France et Sénateur de l’Aube
- Jacques Genest, membre du groupe Chasse et Pêche du Sénat, qui a déjà voté contre la loi pour la reconquête de la biodiversité de la nature et des paysages et Sénateur de l’Ardèche
- Robert Hue, ancien président du Parti Communiste et Sénateur du Val-d’Oise
- Philippe Bas, Sénateur de la Manche
- Daniel Chasseing, sénateur de Corrèze
- Brigitte Micouleau, adjointe au maire de Toulouse et Sénatrice de Haute-Garonne
- Catherien Troendlé, déléguée nationale des Républicains et Sénateur du Haut-Rhin
- Caroline Cayeux, fille de l’ancien président du Conseil de l’Ordre des Pharmaciens et Sénatrice de l’Oise
- Françoise Laborde, ancienne institutrice et directrice d’école maternelle et Sénatrice de Haute-Garonne
Il est aussi à noter que l’ancienne secrétaire d’Etat de l’Ecologie et Sénatrice de Paris ne s’est pas prononcée. Mais, pour obtenir la liste complète, rendez-vous sur le site agirpourlenvironnement.
Sachez donc qu’à l’heure actuelle et pour encore longtemps si on en croit ce vote, la part du bio dans les assiettes de restauration collective n’est que 2.7 %. C’est un taux suffisant pour des sénateurs, qui gagnent assez pour, eux, manger bio et qui ont travaillé ou travaille encore au bien être de la planète. Voici un bel hommage que nous pouvons leur faire : publier leur photo, histoire qu’on puisse les remercier si jamais on les croise au détour d’une rue…
Des politiques payés par les lobbys de l’industrie alimentaire ? On attend la réaction de Cash Investigation !