En Tunisie, on ne plaisante pas avec la religion, un DJ britannique l’a appris à ses dépens.
Dommage, la soirée partait bien
À l’occasion d’une soirée techno dans une discothèque tunisienne, à Nabeul, un artiste a commis l’irréparable. Il a osé remixer l’appel à la prière durant un concert. En conséquence, il a été condamné à un an de prison, et la discothèque dans laquelle il se produisait a été fermée pour une durée indéterminée.
Si l’incident n’a semble-t-il pas provoqué beaucoup de réactions sur le moment, une vidéo a ensuite été postée sur Youtube. C’est à partir de cette publication que le scandale a éclaté. Provoquant un véritable tollé sur les réseaux sociaux, l’avis du peuple tunisien semble mitigé.
D’une part, certains commentaires sur Facebook ou Twitter révèlent une évidente colère. Il est dit que le DJ a effectivement porté atteintes aux musulmans du monde entier, en bafouant le caractère sacré du chant du muezzin. Cependant, d’autres ont été plus critiques face à l’empressement de la justice, jugeant que des affaires « plus importantes » mériteraient davantage de zèle.
Pars vite et reviens tard
Il semblerait cependant que la sentence ne sera que symbolique. Si le DJ s’est excusé sur Facebook, affirmant qu’il n’avait « pas compris que cela pouvait offenser un public musulman », il n’a en revanche pas mis longtemps à comprendre qu’il ferait mieux de déguerpir discrètement. Il a en effet quitté le pays peu de temps après la soirée. L’État tunisien ayant statué après les faits, et surtout après visionnage de la vidéo ci-dessus, le musicien aura eu assez de temps pour prendre la poudre d’escampette.
Il échappe ainsi à six mois d’emprisonnement pour outrage public à la pudeur, ainsi que six mois supplémentaires pour atteinte aux bonnes mœurs et à la morale publique. Il est désormais considéré comme en état de fuite par la justice tunisienne.
Le propriétaire de la discothèque, ainsi qu’un des organisateurs de l’événement, n’auront eux, pas eu d’échappatoire. Placés en détention provisoire, puis jugés dans la foulée, l’affaire s’est conclue par un non-lieu. Cependant, le Parquet a lancé une procédure d’appel, estimant qu’ils auraient dû vérifier le contenu qui serait diffusé.