
Les jeux vidéos dématérialisés gagnent du terrain depuis plusieurs années. Cependant, l'UFC-Que Choisir a formulé une demande spéciale.
Le succès des jeux vidéo en France ne cesse de croître, porté par une industrie dynamique, un public passionné et un marché en constante évolution. Cette année, l’UFC-Que Choisir a émis une recommandation au sujet de certains opus dématérialisés.
Le marché des jeux vidéo dématérialisés est toujours aussi florissant
En 2023, le marché français du jeu vidéo a généré 5,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Cette somme ne fait que confirmer sa place parmi les industries culturelles les plus lucratives du pays.
La France demeure d’ailleurs un acteur majeur du jeu vidéo grâce à des studios de renom comme Ubisoft, Dontnod Entertainment. Mais aussi Quantic Dream.
Ces entreprises développent des titres mondialement reconnus, à l’image d’Assassin’s Creed, Life is Strange. Ou encore Detroit: Become Human.
Le pays bénéficie d’ailleurs d’un soutien institutionnel avec le CNC (Centre National du Cinéma et de l’Image Animée). Ce dernier finance ainsi de nombreux projets vidéoludiques, favorisant ainsi l’innovation et la créativité.
Le profil des joueurs s’est considérablement élargi ces dernières années. Aujourd’hui, près de 73 % des Français jouent aux jeux vidéo, avec une répartition équilibrée entre hommes et femmes.
Les supports sont variés : consoles (PlayStation, Xbox, Nintendo Switch), PC gaming et jeux mobiles. L’essor du cloud gaming et des abonnements comme le Xbox Game Pass ou le PlayStation Plus démocratise encore plus l’accès aux jeux.
Des opus devenus très populaires
Cela rend ainsi l’expérience vidéoludique plus accessible. L’esport connaît également un essor spectaculaire en France, avec des événements majeurs comme la Trackmania Cup, la ZrT Cup ou encore la Paris Games Week.
Des équipes comme Team Vitality et Karmine Corp rassemblent des milliers de fans et participent à des compétitions internationales. Cet engouement a contribué à professionnaliser le secteur et à attirer des investissements considérables.
D’ailleurs, le jeu vidéo est devenu un média incontournable qui inspire le cinéma, la musique et la mode. Il est également un outil d’apprentissage et de socialisation, avec le développement de jeux éducatifs et immersifs.
De plus, des streamers et influenceurs comme Squeezie ou ZeratoR participent à sa popularisation. Cela a donc rendu la culture gaming omniprésente dans le paysage médiatique français.
Il y a peu, l’UFC-Que Choisir a débuté un combat avec Valve. En effet, l’association de consommateurs a dénoncé certaines clauses jugées abusives dans les conditions générales de Steam.
Parmi celles-ci, l’interdiction de revendre des comptes et des jeux acquis sur la plateforme a particulièrement retenu son attention. Elle a pointé du doigt un décalage injustifié des droits des consommateurs entre le physique et le numérique.
Jeux vidéos dématérialisés : l’UFC-Que Choisir montre les crocs
Une différence de traitement qui manque de clarté pour les joueurs, souligne Marie-Amandine Stévenin, présidente de l’association, dans un communiqué officiel. Désireuse d’obtenir des réponses sur la revente des jeux dématérialisés, UFC-Que Choisir a agi.
« Elle a décidé de porter l’affaire à l’échelle européenne. L’association a saisi la Commission européenne d’un recours en manquement afin qu’elle prenne position sur cette question », précise le communiqué.
L’association s’interroge sur la légalité de cette interdiction au regard du principe d’épuisement des droits. Ce dernier se veut ainsi inscrit dans la directive 2009/24/CE.
Selon ce principe, une fois qu’un logiciel est vendu, son propriétaire ne peut plus s’opposer à sa revente. En première instance, en 2019, le tribunal judiciaire de Paris avait donné raison à UFC-Que Choisir.
Mais, la cour d’appel est revenue sur cette décision en 2022. Elle a estimé que le logiciel servant à faire fonctionner un jeu vidéo n’était qu’un élément accessoire et ne relevait donc pas de cette règle.
Face à cette décision confirmée par la Cour de cassation, UFC-Que Choisir se tourne désormais vers la justice européenne. « Les juridictions françaises auraient dû transmettre cette question à la Cour de justice de l’Union européenne, seule capable d’assurer un niveau de protection équivalent pour tous les joueurs européens », affirme Marie-Amandine Stévenin.
Cette dernière insiste sur la nécessité d’une prise de position de l’Union européenne. Et ce, dans le but de rétablir une égalité de traitement entre les jeux physiques et numériques.