
L'histoire est à peine croyable et pourtant, elle est vraie. Une retraitée a récemment perdu 12 000 euros suite au piratage de sa boîte mail.
À l’ère du numérique, les nouvelles technologies occupent une place centrale dans la vie quotidienne. Pourtant, une partie des retraitées peine à suivre cette transformation rapide et les arnaques peuvent survenir à chaque instant.
Les retraitées face au numérique : de nombreux défis
Cette fracture numérique, qui touche particulièrement les retraités, soulève des enjeux majeurs en matière d’inclusion. De sécurité et d’accès aux services essentiels.
Si les générations les plus jeunes sont nées avec le numérique, de nombreux retraités doivent encore s’adapter à des outils technologiques en constante évolution. Près d’un tiers des seniors de plus de 70 ans ont des difficultés à utiliser internet.
Ce retard technologique s’explique par un manque de formation. Beaucoup de retraités n’ont pas eu l’occasion d’apprendre à utiliser les nouvelles technologies au cours de leur vie professionnelle.
Une appréhension face aux outils numériques est présente. La peur de faire une erreur, de se tromper ou de provoquer un dysfonctionnement freine leur adoption.
Certaines applications ou sites web ne tiennent ainsi pas compte des besoins des seniors. Notamment en termes de lisibilité ou de simplicité d’usage.
Cette situation engendre donc un sentiment d’exclusion, notamment dans l’accès aux services publics, bancaires et administratifs, de plus en plus numérisés. L’une des principales conséquences de cette fracture numérique est la difficulté d’accéder aux services essentiels.
Des démarches fastidieuses
De nombreuses démarches administratives se font désormais exclusivement en ligne. Qu’il s’agisse de la déclaration d’impôts, des demandes de retraite, ou encore de la prise de rendez-vous médicaux.
De même, les services bancaires se digitalisent à grande vitesse. La fermeture progressive des agences physiques oblige de nombreux retraités à gérer leurs comptes en ligne, une tâche qui peut s’avérer complexe pour ceux qui ne maîtrisent pas les outils numériques.
Cette situation peut entraîner une dépendance vis-à-vis de l’entourage. Mais aussi un risque d’isolement accru pour les retraitées qui n’ont pas d’aidants disponibles.
Les retraités sont également particulièrement vulnérables face aux cyberattaques et aux arnaques en ligne. Phishing, escroqueries bancaires, usurpation d’identité… Les cybercriminels exploitent souvent la méconnaissance des seniors pour les piéger.
Par exemple, de faux e-mails imitant ceux des banques ou des administrations peuvent les inciter à divulguer leurs données personnelles. De même, les arnaques aux faux supports techniques ou aux fausses loteries visent spécifiquement les personnes âgées.
Une retraitée s’est fait subtiliser 12 000 euros
Cette escroquerie bien rodée repose sur une technique redoutable. Des hackers infiltrent une boîte mail, repèrent des transactions en cours et créent de fausses factures au nom d’entreprises légitimes avec lesquelles leurs victimes sont en contact.
Ils modifient ensuite subtilement l’adresse e-mail de l’expéditeur – par exemple en remplaçant un .com par un .fr, ou inversement –. Et ils y ajoutent leur propre IBAN.
Cette fraude, connue sous le nom d’arnaque du « man in the middle », consiste ainsi à s’immiscer dans une conversation pour détourner des fonds à l’insu des parties concernées. C’est exactement ce qui est arrivé à Jocelyne, une retraitée de Saint-Martial-le-Mont.
Comme le rapporte Ici Creuse. Après l’incendie de sa maison en juin 2024, elle a sollicité une entreprise de Limoges pour les travaux de rénovation.
Ce qu’elle ignorait, c’est que des pirates avaient pris le contrôle de sa boîte mail en dérobant donc son mot de passe. Profitant de cet accès, ils lui ont envoyé une facture frauduleuse de 12 000 euros.
Il a ainsi imité à la perfection l’identité et la signature de la secrétaire de l’entreprise. Pensant régler un acompte légitime, Jocelyne a effectué le virement sans se douter de la supercherie.
Ce n’est qu’après coup qu’elle a remarqué la légère différence dans l’adresse e-mail de son interlocuteur. Dès qu’elle a pris conscience du piège, Jocelyne a porté plainte, malheureusement, elle ne pourra pas récupérer son argent auprès de sa banque.
Une situation qui aggrave encore son malheur après l’incendie de son domicile. L’entreprise de travaux, quant à elle, a ainsi déposé une main courante pour usurpation d’identité.