Cette usine à émission négative transforme le dioxyde de carbone en pierre, en l’injectant dans le basalte. Une première dans ce monde.
Les climatologues ont trouvé un moyen de convertir le dioxyde de carbone (CO2) en pierre, dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
On appelle ce procédé la capture d’air directe. Les technologies concernées fonctionnent comme les arbres, en absorbant de grandes quantités de CO2 présent dans l’air.
Plus de 40 000 milliards de kilogrammes de CO2 sont produits chaque année. Selon de nombreuses estimations, nous sommes en passe de dépasser la limite des 2°C de hausse des températures fixée par l’Accord de Paris sur le climat.
Selon Quartz, un groupe d’entrepreneurs, dont Bill Gates de Microsoft et Edgar Bronfman de la Warner Music, ont travaillé aux côtés de trois entreprises, afin de mettre au point des machines capables de capter le CO2 dans les airs. Il s’agissait de Climeworks (Suisse), Carbon Engineering (Canada) et de Global Thermostat (Etats-Unis).
Climeworks, en partenariat avec Reykjavik Energy, a finalement réussi son pari. La start-up a dévoilé le premier système de captage direct de l’air, auprès d’une centrale géothermique en Islande. Le Co2 récupéré a ensuite été injecté dans le sous-sol basaltique de la mer, qui par réaction, le fait passer d’un état gazeux à celui de roche.
A l’heure actuelle, l’appareil est capable de capter 50 tonnes métriques de CO2 par an, soit l’équivalent émis par un ménage américain ou 10 ménages indiens. Les Français, eux, émettent chacun plus de cinq tonnes par an.
Bien que cela puisse paraître presque dérisoire, cette invention est la première à convertir le dioxyde de carbone en pierre, l’empêchant ainsi de revenir dans l’atmosphère.
Toutefois, l’un des principaux problèmes liés à ce procédé est le coût. Il faut compter entre 600 et 1 000 dollars pour capturer une tonne métrique de CO2 dans l’air.
De plus, le sous-sol basaltique ne représente que 10% de la croûte terrestre. De ce fait, les endroits où injecter le CO2 sont limités.
Lyesse Laloui, spécialiste dans la recherche sur la séquestration du CO2 à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) a également nuancé : « … L’eau ne peut contenir plus de 5 % de CO2, ce qui signifie que pour injecter 225 tonnes de CO2 il faut utiliser vingt fois plus d’eau, autrement dit 4 500 tonnes ! « .
Mais on peut déjà applaudir cette avancée, qui constitue un pas encourageant vers une solution que tous espèrent durable.