
Le marché des voitures électriques se porte bien. Cependant, ce modèle venu de Chine et qui cartonne ne pénètrera pas le marché Français.
Le marché français des voitures électriques poursuit sa montée en puissance, porté par la transition écologique, les incitations publiques et l’élargissement de l’offre des constructeurs. Cependant, ce modèle précis ne sera pas accessible aux Français.
Avoir une voiture électrique en France : un avantage considérable
En 2024, plus de 500 000 véhicules électriques ont été immatriculés en France, soit près de 18 % des ventes de voitures neuves. Un chiffre en forte progression, même si le rythme commence à ralentir après une phase d’accélération post-Covid.
La France reste ainsi l’un des moteurs de l’électrification en Europe, derrière l’Allemagne, mais devant l’Italie et l’Espagne. Des modèles comme la Tesla Model Y, la Peugeot e-208 ou la Dacia Spring figurent régulièrement en tête des ventes.
Preuve que l’offre séduit autant les amateurs de technologie que les budgets plus modestes. Les politiques publiques jouent un rôle majeur dans cette dynamique.
Le bonus écologique, le leasing social ou encore les zones à faibles émissions (ZFE) incitent les ménages à franchir le pas. Toutefois, la réduction progressive des aides et les incertitudes économiques pourraient freiner l’élan en 2025.
Autre enjeu : les infrastructures. La France compte ainsi désormais plus de 120 000 points de recharge publics. Avec un objectif de 400 000 d’ici à 2030.
Mais la répartition reste inégale, avec des zones rurales encore mal desservies. Enfin, les consommateurs expriment des attentes claires : autonomie réelle, prix plus abordables et recharge rapide.
Un modèle chinois ne verra pas le jour en France
La filière française – de Renault à Stellantis – investit massivement dans la recherche, la fabrication de batterie. Et la production locale pour répondre à ces défis.
La voiture électrique n’est plus un marché de niche. Mais elle doit encore convaincre sur le terrain de l’accessibilité et de la praticité pour devenir un véritable standard.
Elle promettait de démocratiser la voiture électrique : la Leapmotor T03, petite citadine chinoise, devait débarquer en Europe à un prix imbattable – 14 900 €, bonus écologique déduit. Mais cela n’aura jamais lieu.
Pourtant, cette aubaine devait se voir rendue possible grâce à un partenariat stratégique entre Leapmotor et Stellantis (Peugeot, Fiat, Citroën…). En combinant assemblage en Pologne et composants importés de Chine.
L’objectif était de profiter du bonus écologique européen tout en gardant des coûts de production ultra-compétitifs. Une stratégie bien rodée… jusqu’à ce que l’Europe change les règles du jeu.
Jusqu’alors, il suffisait qu’un véhicule électrique soit assemblé sur le sol européen pour prétendre au bonus. Mais face à des montages industriels jugés trop opportunistes, Bruxelles a durci les critères.
Désormais, l’écoscore prend en compte l’ensemble du cycle de production : provenance des matériaux, empreinte carbone du transport, lieu de fabrication des composants… Malgré son assemblage en Pologne, la T03 ne coche plus les cases.
Voiture électrique : ce modèle sera inexistant en France
Trop de pièces viennent de Chine, exit donc le bonus écologique, et avec lui plusieurs milliers d’euros de subvention. À ce tarif-là, la voiture perd tout son attrait commercial.
C’est donc acté, la production de la T03 s’est arrêtée le 30 mars 2025, comme l’a confirmé Stellantis. Leapmotor avait pourtant misé sur l’usine de Tychy, en Pologne, depuis juin 2024.
Officiellement, le constructeur parle d’une « pause stratégique ». Officieusement, c’est la fin d’un projet fragilisé par un changement de cap politique.
Le sort du SUV Leapmotor B10, prévu pour prendre le relais, reste incertain. Stellantis envisage un assemblage en Espagne, où la fiscalité et les règles d’importation sont plus souples.
Madrid, Vigo et Saragosse se voient évoqués, mais rien n’est encore acté. Ce coup d’arrêt illustre une tendance claire, car l’Europe entend protéger son industrie automobile contre la déferlante des véhicules chinois low cost.
Et ce, quitte à modifier les règles en cours de route. Ainsi, seules les chaînes de production réellement européennes pourront désormais prétendre aux aides publiques.
La Leapmotor T03 devient ainsi le symbole d’un durcissement réglementaire qui vise à filtrer l’accès au marché européen. Un coup dur pour la marque chinoise, mais aussi pour les consommateurs qui espéraient une vraie voiture électrique sous les 15 000 €.